Le 8 décembre 2020, Gaétan Jung et Jules Bosse-Platière, 22 ans, élèves ingénieurs à Polytech en dernière année à Sorbonne et Grenoble, nous ont contacté pour savoir si NATURA VÉLO pouvait les aider dans leur voyage. Séduits par l’idée, nous avons donné un coup de main à ce projet chouette comme tout, et plein de sens. Voici leur histoire.

// Texte et photos par Gaétan Jung &  Jules Bosse-Platière / Re’Cyclist
Sur la photo ci contre, notre état d’esprit n’est pas vraiment serein, nous pensons avoir correctement projeté notre aventure, fait nos calculs…. La réalité nous démontrera que nous étions loin du compte.. En effet, nous prévoyons un circuit de 3000 à 4000 km et 10000 m de dénivelé, alors que nous partons pour presque le double.
 

Parcourir la France à vélo par un tour complet, voilà une idée insolite ! Et pour nous inhabituelle ! Car aucun de nous deux n’a jamais roulé plus de 2h en vélo…et encore moins bivouaqué ! Nous voilà donc partis pour quatre mois et demi de galères et d’apprentissage accéléré.

Étant en plein questionnement dans notre conscience écologique, nous décidons de faire une pause dans nos études d’ingénieur. Nous aimerions aller au devant d’associations, entreprises, et diplômés qui exercent leurs activités en accord avec leurs valeurs et selon des principes environnementaux. Quoi de mieux que le vélo pour aller à la rencontre de ces personnes, et ajouter un peu d’aventure et de voyage à tout ça ! Choisir le vélo, c’était aussi un premier pas vers une démarche éco-citoyenne.
“ – Allô Jules, ça te dit de faire le tour de la France à vélo ?”
“- Pourquoi pas.”
Il ne nous en a pas fallu plus pour que la machine soit lancée.

Déterminés mais un peu perdus, nous allons voir le magasin de vélo au coin de la rue : Naturavélo. On leur parle de l’idée, et ils décident alors de nous aider à réaliser ce voyage et nous renseignent sur l’expédition à vélo.

On part avec deux vélos jumeaux, des Kona Dew orange fluos. On se charge de deux sacoches avant et arrière chacun, ainsi qu’une petite sacoche de guidon.
Prévoyant de partir avec une dizaine de kilos chacun, c’est la veille du départ que nous préparons nos affaires et vérifions que tout rentre. Et c’est finalement avec en moyenne 35 kg de matériel, chacun, que nous ferons ce voyage !

Nous partons début mars du nord de Nice, dans la vallée de la Roya. Les premiers kilomètres sont exceptionnels, beaucoup de sensations se mêlent mais celle qui se détache est le sentiment de liberté. Après cinq années d’études, dont une derrière l’ordinateur, ça fait du bien de sortir de chez soi pour aller vers
l’inconnu !

En longeant la Méditerranée, nous commençons à entrevoir l’expérience unique qui nous attend… Les premières personnes rencontrées sont incroyables par leur générosité, et sont heureuses de nous transmettre leur vision de la société. Nous nous régalons à écouter ces passionnés qui vont au bout de leurs convictions. Et plus nous en rencontrons, plus nous découvrons la diversité des points de vue autour des questions écologiques.

Les paysages quant à eux sont à couper le souffle, nous étions loin de penser que la Méditerranée était si belle et variée. Petit à petit, étape après étape, nous commençons à réaliser que nous faisons partie d’un écosystème d’une grande diversité.

Mesures sanitaires obligent, nous avons passé le mois d’avril en pause. Jules à Lyon, Gaétan à Grenoble, ce n’est que début mai qu’on se retrouve pour continuer ce projet et remonter sur la selle.

La suite du voyage est à l’image du début : fabuleuse.
Nous nous faisons les cuisses sous la pluie dans les cols du Massif Central, avant de se diriger vers la Bretagne ou notre traversée fut merveilleuse sous un grand soleil. Les panoramas à couper le souffle resteront des images inoubliables.

Nous apprenons au fil du voyage à bricoler nos vélos. Et entre les crevaisons, les roues voilées, et les rayons pétés, nous apprenons vite à bien connaître nos montures. Des mécanos des ateliers de vélo nous montrent comment les réparer pour que l’on puisse gagner en autonomie. Et merci à eux, car nos compétences au départ se limitaient à changer une roue, et encore… Il faut dire que nous ne les ménageons pas dans les routes de vignes, et même parfois les skateparks…

 

Bien-sûr le voyage a été marqué suite à la réouverture des bars et restaurants par pas mal de pauses fraîcheur nécessaires.
Nous arrivons finalement à Grenoble mi-août après quatre mois et demi de voyage et de pur bonheur.

Avoir vécu un voyage à vélo a été une des plus belles aventures qui nous soit arrivé. C’est un moyen de découvrir en mettant l’humain au centre du voyage. Nous avons pu rencontrer de belles personnes venant de tous horizons, et toutes formidables ! Nous avons aussi mesuré l’importance de prendre soin de la planète et le vélo y participe évidemment ! L’observation de la richesse et de la diversité des paysages mais aussi de la culture en France, tout cela nous donne bien envie de repartir explorer de nouveaux endroits !

Merci encore à Naturavélo d’avoir cru en notre idée et à nos capacités de la réaliser ! La confiance fait partie des encouragements dont nous avions besoin et l’aide matérielle a été un bon coup de pouce sur cette aventure surprenante qui partait de zéro..