L’aventure en quelques chiffres
Niveau physique : 4/5 (3900m de dénivellé, 164km)
Niveau technique : 3/5 (une descente assez technique en gravel, mais courte)
Niveau d’autonomie (tracé, eau, nourriture…) : 4/5 (2,5 litres d’eau nécessaire sur le vélo + nourriture, bonne lecture IGN…)
Vélo : VTT semi-rigide roulant ou Gravel aventure
Durée : 1,5 à 2,5 jours
Pneus : minimum 40mm – conseillé 45/50mm
Attention, ce parcours nécessite une condition physique correcte ainsi qu’une bonne connaissance du voyage à vélo (lecture de carte, règlementation bivouac, eau et nourriture…) Ne vous engagez pas sans avoir lu le topo en entier et contrôlé les éléments de base (vélos, météo, participants…)
N’hésitez pas à poser vos questions sur antoine(at)naturavelo.com
Les chaleurs de cet été 2022 nous permettent d’être plus créatifs et d’imaginer des weekends gravel plus en altitude que d’habitude.
Pour cette micro-aventure, l’idée était de tracer deux jours de vélo entre 1000m et 2000m d’altitude pour des journées confortables et des nuits fraîches. Nous l’avons fait en 2 jours + une soirée (vendredi) pour prolonger l’expérience, mais la trace passe sans problème sur deux journées. Possibilité de raccourcir et de terminer à Annecy.
Le départ se fait de la gare d’Albertville, bien desservie par les trains de Chambéry et Bourg Saint Maurice. La première montée tout en lacets vous amène d’un petit hameau au-dessus d’Ugine jusqu’au refuge du col de l’Arpettaz où il fera bon faire une pause. La route est très peu fréquentée, mais vous croiserez sans doute, selon votre heure de passage, quelques cyclistes certainement bien affûtés qui vous dépasseront en trombe 🙂
Pour nous la première nuit ni trop au chaud, ni trop au froid, s’est effectuée au tiers de la montée, au-dessus du hameau, à l’orée de la forêt. Faits anecdotiques de cet épisode nocturne : un blaireau en vadrouille et quelques coups de tonnerre. Juste ce qu’il faut pour pimenter l’aventure.
Lendemain matin, fin d’ascension jusqu’au refuge. A la fraicheur matinale, elle passe plutôt bien. D’autant plus qu’elle est goudronnée jusqu’au col ! Petite pause boisson au refuge, le temps de discuter avec un gravelliste lui aussi parti s’adonner à cette activité en vogue, et nous voilà partis à l’aventure sur la route de la soif !
Une large piste en balcon sous la chaîne des Aravis qui permet de jouir d’un paysage plutôt sympathique 🤩 Mais comme son nom l’indique, n’oubliez pas de faire le plein de liquide au refuge avant de vous engager. La piste est longue (une quinzaine de kilomètres), et en plein soleil. Aucune difficulté technique cependant.
La piste nous amène tout droit au col des Aravis, situé à 1486m d’altitude. Nous voilà retournés à la civilisation ! En tout cas en ces périodes estivales… L’occasion pour nous de nous restaurer dans l’un des restaurants du col. Malgré le lieu somme toute touristique, bonne pioche sur le Chalet Savoyard. Un accueil sympathique et des plats copieux et gourmands.
Une fois rassasiés, nous voilà repartis sur la longue descente (ouf pour la digestion!) jusqu’à Entremont, sur une route assez fréquentée (passage par la station de la Clusaz). Attention donc ! Puis à partir d’Entremont, s’ensuit une longue remontée dans un vallon plutôt sauvage, d’abord sur route, puis sur piste, jusqu’aux chalets des Auges, un des points d’entrée sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale (1939-1945). Les plus forts (ou les moins chargés?!) passeront sûrement la quasi-totalité sur le vélo, les autres à pousser ! Dans les 2 cas, pas de jaloux, les gouttes de sueur seront bien présentes !! Là haut, la quiétude du lieu et les paysages qui s’offrent à nous nous requinquent un bon coup. Nous arrivons ensuite rapidement au Pas du Loup, point culminant de ce périple, à 1670m d’altitude. La descente qui s’ensuit est assez technique, même plutôt typée VTT. Mais pour les amateurs de gravel montagne, c’est un pur régal, et elle est assez courte. Restez attentifs toutefois, surtout en fin de journée, où la concentration et le physique sont quelque peu entamés… Ce serait bête de faire une mauvaise chute !
Nous trouverons notre spot du soir un peu plus loin entre les troupeaux de vaches et les quelques fermes du coin, à l’abri des regards, pour rester discrets.
Avec les beaux éclairages de fin de journée, un endroit parfait pour se prélasser après une bonne journée de pédalage ! Mais chuttt!!! 🤫 C’est un endroit secret !
Secret dans le sens où “le spot idéal” est propre à chacun.e, et qu’aller à la recherche de cet endroit une fois sur le terrain est une partie intégrante de l’aventure, quelles que soient les informations que vous en aurez eues avant…
Le lendemain matin, nous finissons la traversée du plateau dans sa largeur sud-nord, sur des petits sentiers très agréables, pour venir retrouver la route qui nous ramènera dans la chaleur de la vallée. Sur celle-ci se trouve d’ailleurs le point de départ du sentier qui mène au fameux Pas du Roc, site remarquable bien connu des randonneurs et trailers du plateau…
Nous laissons bientôt derrière nous la partie montagne, ses chemins, et ses belles maisons de campagne qui donneraient presque envie de s’arrêter profiter de leurs grands jardins ombragés, pour rejoindre une section de bitume que nous ne quitterons quasiment plus jusqu’à Chambéry. Pensez d’ailleurs en amont et régulièrement à faire le plein d’eau, car celle-ci est très peu ombragée, et les bidons d’eau chauffent vite par ces chaleurs (comme les cyclistes !! 😅). Toute cette partie est vallonnée, et “ne présente que” l’intérêt de rejoindre une gare. Il vous faudra une grosse heure pour arriver sur les bords du lac d’Annecy et ses nombreux touristes qui se promènent sur la riviera locale ! Soyez prudents sur la piste cyclable, il y a du monde ! Si le cœur vous en dit, vous pouvez prévoir un petit plouf dans le lac, avant soit de stopper là votre aventure, soit de poursuivre jusqu’à Chambéry (où ailleurs !).
Cette dernière portion jusqu’à la Cité des Ducs fut pour nous très chaude (ce jour-là plus de 37 degrés à l’ombre, quelle idée !!!), et nous a donc paru un peu longue 😅 (5h de selle). Le passage par les gorges du Sierroz pour finir d’arriver au lac du Bourget nous a à peine offert quelques bouffées de fraîcheur, alors qu’en d’autres conditions, il aurait certainement fallu passer la veste…
Une fois au lac du Bourget (et d’autres ploufs possibles), c’est une piste assez monotone mais très roulante qui nous ramène jusqu’au centre de Chambéry pour la fin d’une bien belle aventure le temps d’un weekend, comme on en aimerait tous les jours !… Il est maintenant temps de prendre le train en sens inverse, et de penser à la future aventure qui nous attend.
Soyons inventif.ve.s et curieux.ses, les possibilités ne manquent pas !!! 🙂
Texte : Hélène Gapanowicz
Photos : Antoine Bussier